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Un horizon tendrement secret, sombre, sans nuage et sans vent, déroulait dans le noir d'une nouvelle nuit, son tapis terrestre en dessous des cieux. N'était dans la séparation entre terre et air, qu'un subtile parfum d'orage, commme si un magnétisme secret se permettait d'invoquer des foudres en ce soir d'un été coutumier à la prélasse. Dans la contrée vallonée, entourée de montagnes aux airs de collines, on y arpentait le jour comme le pélerinage que permettaient les sentiers de raccord, les voies communes, les raccourcis impromptus et les détours magiques. Personne ne songeait vivre autrement qu'en l'ambiance suscitée par l'environnement, l'ambiance, qui lui allait parfaitement.
Nulle guerre en vue, nul conflit aux confins du territoire, rien, rien qu'une paix, calme, et en ce soir d'une nouvelle nuit, disons l'aube d'un nouveau soir, non... cette fin de journée terminée, posait en sa stèle macabre, le signe qu'elle ne reviendrait plus ; jamais. Et ce fatalisme semblait bien heureux en la promesse de la nuit à venir, de laquelle naîtrait un autre aujourd'hui, aujourd'hui demain, jusqu'à ce qu'un hier, ne pointe sa marque inéluctable.
- Pourquoi vous être réfugiée ici ? Je ne suis pas sûr de comprendre.
- Ici ? C'est le lieu où je suis autant que je deviens. C'est le lieu que ma paix devait trouver avec son lots de problèmes. L'endroit m'a trouvée, plus que l'inverse. Et ce même si c'est moi qui suis venue à lui.
Qatyrin, je ne la connaitrais que comme cet aujourd'hui absent d'hier et de demain : je voudrais la remercier de mettre fin à ma quête, mais je ne peux pas le faire à cette mesure. Alors, pour ne pas me sentir injuste, je lui souffle une bulle de sucre avec ma flûte. Je lui confie à son étonnement, que c'est là mon chemin d'accès avec les constantes du plinfini. Les bulles qui sortent de ma flûte, uniquement par mon souffle, sont des petites poupées reliées par la métaphysique à... à tout et n'importe quoi, et surtout à ce qui les relient !
Je remercie la femme, sans remarquer son sourire en coin que j'hallucinerai souvent dans mes cauchemars, par la suite.
- Un elf en arbre : treeefl
Sur le chemin, je ne cherche pas de chez moi. La nature en ombres, éclairé par la lune je marche, avec ma bourse en poche. Précieuse. Celle qui m'appelait depuis ces temps, et j'étais parti vaillant, en la quête de ce que ce soir m'avait réservé en présent. Des graines. Des graines magiques. Rares. Dans la bourse de ma poche.
Impossible de dormir ce soir, mon émotive réaction ne me le permettrait pas. Je suis excité, et pourtant horriblement frustré : ces graines iraient ailleurs que dans mon jardin, me faudrait encore attendre que les trèfles poussent.
Et j'espère. J'ai hâte.
J'ai hâte que ces graînes magiques me révèlent à leur magie.
Quatre feuilles et je serai le plus chanceux des chanceux.


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